Atlas de la biodiversité communale - Chiro

Qu’est-ce qu’un Atlas de la Biodiversité Communale ?

Un Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) constitue avant tout un inventaire détaillé des milieux et des espèces présentes sur un territoire défini, impliquant ainsi les communes et les intercommunalités. L’ABC permet aux communes et aux intercommunalités de connaître, de préserver et de valoriser leur patrimoine naturel.

Cependant, l’ABC ne se limite pas à un simple inventaire naturaliste. En réalité, il offre également un outil précieux d’information et d’aide à la décision pour les collectivités. En effet, il facilite grandement l’intégration des enjeux de biodiversité dans les projets de développement, d’urbanisme, d’aménagement et de gestion. Ainsi, les ABC jouent un rôle crucial dans la planification et la mise en œuvre de politiques respectueuses de l’environnement.

Atlas de la biodiversité communale - Elder

Combien de temps dure un ABC ?

La mise en œuvre d’un ABC dure généralement de 36 à 48 mois. En effet, une mise en œuvre sur plusieurs années est nécessaires en raison de la saisonnalité des cycles des espèces, ce qui est crucial pour la réalisation des inventaires et l’analyses des données récoltées.

De plus, cette durée prolongée permet également d’assurer une plus grande visibilité et une meilleure appropriation du projet par les différents acteurs locaux et les citoyens. Ainsi, l’engagement sur le long terme favorise un meilleure intégration et un soutien accru de la communauté dans la démarche de préservation de la biodiversité.

Atlas de la biodiversité communale - Azuré des nerpruns

Une démarche visant à intégrer les continuités écologiques.

La démarche d’Atlas de la Biodiversité Communale s’articule principalement autour de la Trame Verte et Bleue. Cet outil d’aménagement du territoire vise à préserver et à remettre en bon état un réseau écologique cohérent à toutes les échelles territoriales.

En effet, ce réseau est constitué de continuités écologiques, telles que les réservoirs de biodiversité, qui sont des espace où la biodiversité est la plus riche. De plus, il inclut également les corridors écologiques, lesquels relient les réservoirs entre eux, assurant ainsi la circulation des espèces et la préservation des écosystèmes.

Comment se déroule un Atlas de la Biodiversité Communale ?

Etape 1 : Premier inventaire, celui des connaissances

  • En premier lieu, le diagnostic consiste à identifier le niveau de connaissance disponible et de recenser les informations déjà existantes. Notamment les documents tels que :
    • Les schémas de planification des différentes politiques d’aménagements.
    • Les documents d’urbanisme.
    • Les documents juridiques.
    • Ou encore, les documents directement liés à la biodiversité notamment mes éventuelles zones de protection (arrêté préfectoral de protection de biotope…) et les zones de connaissances (ZNIEFF…).

Etape 2 : Etablir un plan de prospection à partir des priorités identifiées

  • Cette étape permet de collecter des données naturalistes ainsi que des données cartographiques du territoire. Des associations de protection de l’environnement peuvent avoir recueilli ces données. En effet, les chercheurs jugent la collecte essentielle pour établir les groupes taxonomiques prioritaires en fonction du territoire concerné.
    Notamment, les chercheurs incluent les habitats naturels, les plantes vasculaires, les vertébrés tétrapodes, les vertébrés aquatiques et les invertébrés tels que les libellules, les criquets, les sauterelles et les papillons de jour. De plus, ils doivent élaborer un plan de prospection qui prenne en compte le contexte local, y compris les moyens humains et financiers disponibles, ainsi que les projets en cours d’étude sur le territoire.
Espèces exotiques envahissantes

Etape 3 : Mobiliser les citoyens dans la mise en œuvre de l’Atlas de la Biodiversité Communale

  • Des activités et des ateliers seront organisés tout au long du projet avec pour objectif d’atteindre un maximum de personnes. Les écoles des communes prospectées vont être sensibilisées afin de permettre la mise en œuvre de sciences participatives ou encore la création d’une aire éducative, marine ou terrestre.

Etape 4 : Réaliser le diagnostic des inventaires à la hiérarchisation des enjeux

  • Mener des inventaires naturalistes constitue une étape primordiale pour le recensement des espèces. En effet, des protocoles standardisés sont mis en place lors de la réalisation de ces inventaires. Parallèlement à l’inventaire, l’identification et la délimitation des habitats sont effectuées, à l’aide du logiciel QGIS.
    Une fois les données collectées, les territoires sont ensuite classifiés en fonction des enjeux écologiques qui leurs sont liés. Ainsi, ce processus permet une évaluation précise et une gestion adéquate des zones écologiquement sensibles. En conséquence, il devient possible d’orienter les actions de conservation et de protection de manière plus efficace.

Etape 5 : Formaliser les résultats : synthèses et cartographie des enjeux

  • A la suite de la récupération de l’ensemble des résultats concernant les espèces, les habitats et les continuités écologiques, les données pourront être enrichies avec des précisions sur leur statut et leur état de conservation.
    Une fois les résultats synthétisés, des fiches habitats seront rédigés précisant leur localisation sur le territoire, grâce à une cartographie.
    En outre, les données de localisations resteront confidentielles afin d’éviter tout dérangement anthropique et de préserver les espèces particulièrement vulnérables.

Etape 6 : Le plan d’actions : document clé pour l’action post-ABC

  • L’ABC permet de faire ressortir différents niveaux d’enjeux pour la biodiversité. En effet, il proposera la mise en place d’actions telles que la connaissance et la sensibilisation des populations, ainsi que l’élaboration de plans de gestions et/ou de restauration valorisant dans le cadre de l’aménagement du territoire.
    De plus, le plan d’action constitue une contribution significative, à l’échelle de la collectivité et dans le cadre de ses compétences, aux objectifs mondiaux de reconquête de la biodiversité.

Etape 7 : Partager et valoriser les productions de l’ABC

  • Par ailleurs, il est essentiel de communiquer et d’informer le public tout au long de la démarche. Ainsi, l’animation de l’ABC peut être confiée à un référent au sein d’une collectivité ou à un partenaire, tel que Somme Nature Initiatives. Cette communication continue assure une meilleure appropriation du projet par les citoyens et les différents acteurs locaux.
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